Les banques en ligne : un avenir menacé ?

Le paysage bancaire et de la finance ne cesse de nous surprendre d’année en année. Le crash des banques en ligne et d’ING sonnent comme une douche froide pour le second groupe présent en France avec 1 millions d’adhérents.

Les adhérents viennent d’ailleurs d’être prévenus. L’année 2022 sonne le temps de la clôture ou du passage chez Boursorama banque.

Présenté comme le modèle d’avenir ces dernières années, quelles sont les raisons qui expliquent le flop soudain des banques en ligne ?



Un modèle révolutionnaire depuis 5 ans remis en cause par la pratique des clients


La banque en ligne a été le modèle bancaire permettant aux grands groupes français de numériser encore plus le système bancaire et surtout de pouvoir limoger du personnel et fermer des agences physiques trop coûteuses. La crise des subprimes de 2008 avait d’ailleurs été pionnières en la matière. La Société Générale fermant à tout va une grande partie de ses agences en reconcentrant ses services sur les agences principales des villes fut lancée. Suivi par l’émancipation de sa filiale Boursorama banque capable d’absorber plus de 2,5 millions de clients. Cette transition très bénéfique souffre aujourd’hui et les banques en ligne pour la plupart ne sont plus rentables. Quelles en sont les raisons principales ?

La baisse des taux d’intérêts intéressant en période de disette financière


Bien avant l’arrivée du Covid, les banques en ligne commençaient déjà à s’essouffler. Ce qui est arrivé dans le monde n’a fait qu’amplifier le phénomène et le fera encore. Les banques sont sous pression. La banque européenne ayant vu les prêts à la baisse, les comptes épargnes ne sont quasiment plus rémunérateurs, ce qui n’intéresse particulièrement pas les clients.

Dans le cas d’ING, sa réussite découlait du fait à l’époque que les traders déversaient avec audace leurs gains et bénéfices sur un compte épargne rémunérateur à hauteur de 5%. La non-reconduction de ses chiffres motivants signe donc le premier arrêt de mort de la rentabilité des banques en ligne.

Des clients qui ne joue pas le jeu faisant office de compte mort


Les banques en ligne offraient jadis la gratuité des frais bancaires pour les clients généreux capables d’atteindre 1200 euros d’entrée sur leur compte ou de bloquer des sommes excédant les 5000 euros. Tel fut le cas d’ING ou encore Boursorama. Cependant, chez ING, les comptes sont devenus uniquement une caisse de dépôt ne faisant pas gagner d’argent. En effet, bien que l’argent puisse travailler ses investissements, les comptes clients ne rapportent pas grand chose en tournant à l’arrêt. Ce second état de fait est ce qui vient une fois de plus pénaliser le système de la banque en linge.

La concurrence des néo-banques moins chères et plus compétitives


Non rattaché à des groupes bancaires, les néo-banques semblent elles aussi voler de leurs propres ailes. Proposant la quasi-gratuité de leurs services, elles ne demandent qu’à ce que l’argent rentre pour travailler. L’éclosion de ses nouveaux groupes au cœur du système bancaire sont venus mettre un nouveau coup de massue aux banques en ligne. Des frais à l’étranger beaucoup moins chers ainsi que des ouvertures de compte moins encadrés ont fait les heureux même dans les rangs des interdits bancaires. Bien que ce système innovant souffre aussi comme celui de la banque en ligne, il a su perturber l’équilibre financier de la banque numérique.

Enfin, il faut savoir que beaucoup de français n’aiment pas l’approche numérique. Gaulois endurcis et conservateurs boudent ce système et préfèrent encore se rendre au guichet. Il suffit juste de voir les queues hallucinantes devant la Banque Postale pour comprendre que les Français restent fièrement attacher à leur tradition.