Méthodes d’évaluation des entreprises

Au cours des dernières années, certaines méthodes d’évaluation ont fait leurs preuves et se sont imposées. En principe, il convient de retenir que toute évaluation d’entreprise devrait suivre l’approche du pluralisme des méthodes afin de pouvoir donner une indication fiable sur la valeur réelle de l’entreprise.
On peut distinguer les approches méthodologiques suivantes. Nous tenons à préciser que nous ne présentons ici qu’un aperçu des différentes méthodes.

Méthode de la valeur substantielle


La méthode de la valeur substantielle (exemple de calcul) ne joue pratiquement aucun rôle dans l’évaluation d’une entreprise du point de vue de la gestion. Pour des raisons fiscales, la valeur déterminée selon cette méthode représente toujours la valeur minimale.

En outre, la substance a une importance pour la garantie des prêts bancaires. Elle est déterminée comme la somme des actifs présents dans l’entreprise moins les dettes. Les actifs nécessaires à l’exploitation sont évalués au coût de remplacement et les actifs non nécessaires à l’exploitation au prix de vente à réaliser. C’est la valeur de marché qui est déterminante et non la valeur au bilan.

Dans un premier temps, les actifs nécessaires à l’exploitation (tels que les stocks de marchandises, le parc automobile, les machines) sont évalués individuellement sur la base de la liste d’inventaire. Pour ce faire, les différents objets sont évalués en fonction de leur coût de remplacement.

Les dettes à reprendre doivent être déduites de la valeur ainsi déterminée. Le résultat est ce que l’on appelle la valeur de remplacement partielle. La liste d’inventaire ne comprend pas les biens immatériels (par exemple les brevets, les logiciels) ni la valeur de l’entreprise (relation avec les clients et les fournisseurs, image, savoir-faire des collaborateurs). Il faut donc réfléchir dans un deuxième temps à la manière de reconstituer les biens économiques immatériels et le fonds de commerce.

Pour les déterminer, on est toutefois tributaire d’estimations pour lesquelles il n’existe toutefois pas de méthodes reconnues. Si l’on ajoute les valeurs immatérielles, on obtient la valeur totale.

Méthode de la valeur de rendement : Capacité de remboursement du capital d’une entreprise


Dans la méthode de la valeur de rendement, la valeur de l’entreprise est déterminée sur la base des excédents de recettes futurs. Ce qui est déterminant, ce sont les revenus que l’entreprise pourra générer au cours des prochaines années, afin de couvrir ainsi à moyen terme le prix d’achat investi.

La capacité de rendement et donc la capacité de remboursement du capital sont essentielles lors d’une succession d’entreprise. Le successeur doit utiliser les revenus générés non seulement pour réaliser les investissements nécessaires dans l’entreprise, mais aussi pour payer les intérêts et le remboursement du prix d’achat.

La méthode de la valeur de rendement tient compte des alternatives de placement de l’acheteur, qui peut soit acquérir l’entreprise avec son capital, soit placer son argent sur le marché des capitaux. Les résultats d’exploitation des trois dernières années passées, de l’exercice en cours et des prévisions pour les deux prochaines années servent de base à l’évaluation de l’entreprise. Il convient de choisir les bénéfices avant impôts, en raison des différentes conditions fiscales.

Les chances et les risques ainsi que les forces et les faiblesses de l’entreprise sont analysés et pris en compte dans l’élaboration des prévisions.

Ce processus d’analyse permet de définir trois messages clés dans le cadre d’une évaluation d’entreprise orientée vers le rendement :

  • Quel est le bénéfice total qui peut être réalisé à l’avenir ?

  • Quel est le risque lié à la réalisation de ce bénéfice à l’avenir ?

  • Quelle est la part du bénéfice total qui pourra être versée durablement au propriétaire de l’entreprise à l’avenir ?


Si vous souhaitez plus d’information sur ce sujet, vous pouvez aussi lire cet article : https://theconnectedmag.fr/valorisation-entreprise/ très complet qui vous présentera encore plus en détail les différentes méthodes de valorisation d’entreprise.

Méthode de la valeur de marché


La troisième approche pour déterminer la valeur est la valeur de marché, qui résulte en fin de compte du jeu de l’offre et de la demande comme prix d’équilibre. Pour les entreprises cotées en bourse, il s’agit de la valeur boursière. Pour les autres entreprises, elles peuvent fournir des indications pour la détermination de la valeur sur une base comparative. Dans la littérature, on rencontre en outre souvent les termes “valeur moyenne” et “méthode de Stuttgart”.

La méthode dite de la valeur moyenne calcule la valeur de l’entreprise comme la moyenne arithmétique de la valeur de rendement et de la valeur intrinsèque. Elle n’est généralement utilisée que lorsque la valeur de rendement est supérieure à la valeur substantielle. La valeur moyenne est calculée en pondérant et en additionnant la valeur intrinsèque et la valeur de rendement. Dans la pratique, le terme “méthode de Stuttgart” est souvent utilisé à tort comme synonyme.

Conclusion


L’évaluation d’une entreprise dépend de nombreux facteurs et le choix de la méthode n’est pas toujours évident non plus. La méthode de la valeur de rendement est la norme française, elle est considérée, selon l’opinion dominante actuelle, comme la seule méthode théoriquement correcte pour évaluer une entreprise dans un but financier.

Cela s’explique par le fait que l’acheteur d’une entreprise ne paiera pas un prix qui ne lui rapporte pas suffisamment d’intérêts. Toutefois, même la méthode de la valeur de rendement ne permet d’obtenir que des tendances.

Ainsi, il existe une incertitude sur le taux de capitalisation correctement appliqué et sur le montant des revenus futurs. Les bénéfices du prédécesseur ne peuvent ici donner qu’une indication de la réussite du successeur, car les conditions de concurrence peuvent changer au fil du temps ou les capacités entrepreneuriales du vendeur et de l’acheteur peuvent varier.